AICHA (part II) récit écrit par Juris
in Art, Littérature
AICHA (2)
Un après midi, allongé sur mon sofa, je goûtais avec nonchalance à un tabac au citron, qui laissait son empreinte odorante à toute la pièce et rafraichissait mon palais, et laissais mon esprit vagabonder.
Lorsque timidement, ma vieille gouvernante turque, poussa la porte de la pièce, et du bout des yeux me chercha dans la pénombre fraiche de la pièce. A ma vue elle déclara, d’une voix à la fois timide et chevrotante « Effendi une personne demande à vous voir » elle n’avait jamais pu se faire au « Monsieur » et utilisait de vieux mot turc.
A son intonation je sus que le mot « personne » désignait un ou une autochtone.
Malgré le déplaisir que cette annonce me procurait, j’avais travaillé le matin et goutais avec délectation à ce farniente, je lui ai demandé de l’introduire.
Je vis une femme en burnous s’avancer vers moi et la reconnus immédiatement.
C’était Aicha, son parfum au jasmin vint agréablement chatouiller mes narines et déclencha immédiatement une onde de plaisir jusqu’au plus profond de mon corps.
Elle s’avança lentement vers moi de son pas à nul autre pareil, et malgré l’ample vêtement qu’elle portait et qui couvrait sa magnifique silhouette, mon esprit la revit telle qu’elle m’était apparue lors de notre précédente rencontre, dans la candeur et beauté de son corps libre de toute entrave vestimentaire.
Elle s’agenouilla au pied de mon divan, l’air grave et les yeux baissés, susurra de sa voix au goût de miel « Monsieur cela fait trois semaines que vous ne m’avez appelé, ne m’avez adressé aucun message, ni même fait demander, auriez-vous oublié ma soumission à votre égard, ne voudriez-vous plus de moi » …puis reprenant sa respiration, et en haussant d’une demie note sa voix, et en tremblant continua « Monsieur vos bontés à mon égard me manquent, j’ai besoin de vous, je ne vis que par ma soumission à votre égard » et après un court silence ajouta « je ne puis vivre sans vous, sans vos ordres, sans exaucer vos envies, sans me donner entièrement à vous, j’ai mal, Monsieur….très mal »
Ces mots me procurèrent un plaisir indescriptible et l’onde que j’avais ressenti en la voyant entrer se transforma en véritable tremblement de terre, et produisit immédiatement une réaction physique bien connue des hommes.
« Veux-tu, désires tu, accepte tu vraiment de m’appartenir ? Corps et âme ? Sans aucune restriction, en un mot te donner totalement, entièrement à moi ? » laissais je tomber d’une voix que je pris volontairement à la fois caverneuse et désabusée.
Baissant la tête, posant ses avant-bras sur ses cuisses, les paumes ouvertes vers le ciel et d’une voix à la fois assurée et respectueuse, j’entendis sortir de sa jolie bouche, aux lèvres rouge carmin, les mots « Monsieur, je m’offre totalement à vous, je vous fais don de mon corps, de mon esprit, de toute mon âme, je ne puis plus vivre autrement depuis que je vous ai connu, je ne m’appartiens plus, je vous appartiens ».
Ces mots me soulevèrent des joies, car il y avait quelque temps que je les espérais, que j’en rêvais, sans en même temps trop y croire vraiment.
Malgré le feu qui ravageait mes entrailles, essayant, sans savoir si j’y réussissais, je pris une voix froide et détachée « Merci, viens me voir demain, à dix-sept heures quarante-cinq précises, très précises ! Maintenant va, retourne chez toi, vas ! »
En se levant avec la grâce que je lui connaissais, en se soulevant d’un mouvement sec des deux genoux, j’ai pu constater que des larmes perlaient sous son voile.
Et pendant qu’elle se dirigeait vers la porte, d’un ton sec je dis « Demain……dix-sept heures quarante-cinq précises » et entendis un « oui Monsieur dix-sept heures quarante-cinq précises demain »
A l’intonation de sa voix j’ai compris qu’elle était frustrée de ne pas avoir été déshabillée et flagellée, avec une petite pointe néanmoins d’anxiété.
Je savais que pendant tout le temps qui s’écoulerait entre ce moment et le lendemain à dix-sept heures quarante-cinq, son cerveau allait échafauder mille et un scénarii, qui aurait pour effet de la mettre en transes, je lui laissais le temps d’imaginer.
Quant à moi, je n’avais plus le temps de ne rien faire, je me suis levé d’un seul coup, enfilé les babouches, déposé le tuyau de mon narguilé, et en criant « Effin, je n’y suis plus pour personne, fusse t’il roi ou pape » et me précipitai dans mon bureau afin de préparer tout ce qu’il me fallait pour le lendemain espérant avoir le temps de tout organiser et me mis fébrilement au travail.
La préparation de la réception que je lui préparais me prit jusqu’à seize heures le lendemain, me passant de boire, manger et dormir tout devait être prêt sans aucun contre temps ou accroc.
Je pris un douche bien froide, revêtis uniquement ma djellaba blanche a motifs noirs et dorés, mes babouches portant les mêmes motifs dans les mêmes couleurs, et je n’eus pas longtemps à attendre, ma montre marquant dix-sept heures quarante-cinq lorsqu’Effin la fit entrer.
Je la sentis tremblante sous son burnous, la cape relevée sur sa tête ne laissant apparaître que deux pointes de cheveux noirs jais de chaque côté du voile blanc brodé qui lui couvrait le nez, la bouche et le menton. Ses mains sagement posées l’une sur l’autre au niveau de son pubis, de lourds bracelets en or sur ses poignets.
Doucement je m’avançais vers elle et lui prit sa main tremblante de désirs contenus et sans un mot la fis entrer dans l’autre pièce.
Cette autre pièce que je surnommais « la pièce aux délices », était toute blanche, ne comportait que quatre fenêtres, 2 de chaque côté, très hautes ne laissant passer que quelques rayons du soleil, qui dissipaient en partie la pénombre fraiche de la pièce, et venaient frapper de leur éclat qu’un épais tapis blanc. Deux portes en bois richement ouvragées se faisaient face Le mobilier ne comportait qu’une longue et épaisse table en bois, un grand fauteuil voltaire face à une grande et lourde armoire de style normand mais à sculptures typiquement arabes.
Je plaçais Aicha au milieu du grand tapis, me calais confortablement dans le fauteuil et d’une voix sèche je lui lançais l’ordre de se déshabiller vite.
Ce qu’elle fit n’ayant eu qu’à rabattre la capuche, défaire le nœud du col et la ceinture autour de la taille.
Le vêtement tomba tout seul et me la révéla dans sa plus pure nudité. Elle croisa ses bras dans son dos ce qui eut comme effet de bien faire tendre sa lourde, mais ferme, poitrine aux lignes régulières et aux mamelons déjà bien dressés.
« Vas vers l’armoire et ouvre la » lui lançais je d’une voix sèche et dont l’écho renvoya mes mots comme un coup de fouet.
Elle se retourna, de sa démarche chaloupée et, les rayons du soleil jouèrent avec son corps, faisant passer chaque centimètre de sa peau cuivrée de la lumière à l’ombre et de l’ombre à la lumière.
Des deux mains elle ouvrit les deux portes simultanément et laissa échapper un « oh » d’étonnement.
En effet, bien rangés cette armoire contenait,
- au dos d’une porte, des crochets auxquels étaient suspendus, martinets courts ou aux lanières longues, larges ou fines, des fouets de toutes les couleurs et longueurs, cravaches de différents types, souples ou dures ;
- au dos de l’autre porte, différentes cordes, de taille, longueur, couleur, pendaient sur des potences
Face à elles se trouvaient des étagères où étaient disposées en bas quelques escarpins et cuissardes dont la taille du talon variait du 9 cm au 14 cm, au-dessus posés sur du velours vert étaient déposés des bas, ceintures, larges ou fines, serre taille et bustiers de différentes tailles
Sur deux autres au-dessus étaient disposés sur du velours moiré des menottes, poignets en cuir, en scratch, ceintures de contraintes, sur la dernière étagère étaient entreposées les chaines, les écarteurs, carcans et autres ustensiles bdsm.
« Mets les escarpins de 11, les bas, la ceinture fine, un collier et les bracelets de poignet….et vite » tels furent mes mots, secs et durs comme un coup de fouet.
Immédiatement elle prit les bas, les enfila et cela me fit penser à une phrase de Woody Allen à qui l’on demandait quel était son plus grand fantasme, il répondit « être le collant d’Ursula Andress »,
La façon dont elle lissait les bas sur ses jambes, le pied tendu en avant dont juste la pointe de ses orteils posait sur le sol, le talon en l’air me procura une véritable décharge électrique dans tout le corps, tout comme lorsqu’elle se déhancha pour attacher pour les attacher aux jarretelles.
Elle mit son collier et de sa démarche ondulante vient vers moi, se mit à genoux d’une façon si naturelle qu’elle m’émut, et des deux mains me tendit les lourds bracelets en acier afin que je les lui positionne, tout en gardant la tête haute, mais les yeux baissés.
Le fermoir fit un clic métallique qui déclencha une onde le long des bras d’Aicha, onde de plaisir, d’espoir ou de désirs contenus et qui n’attendent qu’à se libérer, j’avoue aujourd’hui encore ne pas savoir.
Je pris ses deux mains aux doigts fins et aux ongles du même rouge vermillon que ses lèvres dans ma main et l’aidai à se relever, en fait j’accompagnais plus son mouvement que je l’aidai réellement à se relever.
Pris le bandeau que j’avais déjà disposé sur la table et avant de le lui placer je l’amenai sur la porte donnant sur le jardin intérieur.
En ajustant le bandeau je pus voir ses magnifiques yeux dont le rimmel en soulignait la profondeur remplis à la fois l’anxiété, le désir et la confiance qu’elle posait sur moi.
Face à la lourde porte du jardin on pouvait entendre un brouhaha.
J’ouvris en grand la porte, et les rayons de soleil mirent en feu son corps halé, son port altier et fier comme une statue d’or.
Et ce au même moment que le muezzin laça son appel à la prière du soir (cela vous explique pourquoi elle devait venir à 17 heures 45 et comme je savais Aicha croyante et pratiquante cela avait comme effet de bien montrer son abandon entre mes mains)
A ce moment-là le brouhaha cessa et des ‘ho » prononcés avec des accents arabes, américains, italiens français, masculins et féminins s’élevèrent, puis le bruit s’estompa malgré encore quelques commentaires en sourdine et je pris la parole.
« Mes amis, je vous présente la belle Aicha qui pour votre plaisir, j’espère, va être fouettée »,
Des yes, si, oui fusèrent au milieu d’applaudissements nourris.
Après lui avoir fait faire un tour d’honneur dans la cour en la tenant par une laisse reliée par un mousqueton doré à son collier noir et fin, chauffée par le soleil et où l’odeur des citronniers disposés tout autour du patio se disputait à celui de la terre brulée par les ardents rayons de l’astre solaire, j’attachais les poignets sur l’anneau le plus haut d’un tronc mal équarri au centre du jardin, juste le bout de ses orteils touchant le sol, la poitrine collé au tronc, son adorable fessier constitués de deux blocs fermes et bien formés, ressortant d’autant plus que je l’avais attachée par la taille.
Elle haletait non seulement parce qu’elle savait ce que j’allais lui infliger, mais également de honte d’être ainsi exposé, nue, au regard d’étrangers pendant que le muezzin continuait son appel.
Lorsque le chant du muezzin s’arrêta, et en prenant bien en main mon martinet « chat à 9 queues » et commençais à lui assener quelques coups, de droite à gauche, de bas en haut, sur ses épaules sur son postérieur, ses cuisses, ses mollets, doucement, puis de plus en plus vite mais pas de plus en plus fort, seule une variation de vitesse était imprimée. Sa peau vira au rouge, quelques marques apparurent. La cadence retomba mais les coups continuèrent et se firent plus appuyés
Son dos et ses fesses furent vite striées par de longues lignes et des points bien rouges. certaines virant déjà au violet.
Attachée et aveuglée par le bandeau, Aicha ne pouvait user que de deux sens principalement, le toucher du martinet sur son corps de la rugosité du bois sur ses seins et son vente et l’ouïe percevant les applaudissements, des rires gras, des voix haut perchés des femmes de l’assemblée exprimant pour certaines le dégoût pour d’autres l’envie.
Si au départ, fière elle ne laissa sortir aucun mot de sa bouche, très rapidement les premiers halètements se muèrent en cris
Appréciant les marques, j’ai arrêté de la frapper en voyant sa tête tomber sur le côté en arrière.
Je la détachais et elle tomba presque inconsciente sur mon épaule, son rimmel coulant le long de ses pommettes, et tachant par la même occasion ma djellaba, les cheveux humides de sueur n’étant pas en reste pour déverser sur mon dos des perles de couleur.
Sous un crépitement d’applaudissement, je soulevais Aicha et la portais à l’intérieur en prenant soin de fermer, de mes pieds les portes du jardin.
Le brouhaha des discussions s’estompa après fermeture de la porte
Je lui ôtais le bandeau ses yeux plongés dans les miens exprimaient un indicible sentiment de plaisir et il me plait de le dire et le croire….d’amour.
Puis la couchai sur le ventre sur la table sur laquelle ma vielle gouvernante avait disposé tout un assortiment de coussins doux et aux couleurs chatoyantes, et pris dans un petit pot un onguent qu’un vieux pharmacien arabe m’avait confectionné et l’enduis délicatement, touchant à peine des doigts les marques laissées, des épaules aux chevilles, la couvris d’un voile léger, épuisée elle s’assoupit le souffle calme.
Quant à moi je m’assis dans le fauteuil voltaire, après avoir changé de djellaba, en attendant qu’elle se réveille et après lui avoir embrassé les cheveux
Deux heures après elle ouvrit les yeux, immédiatement, je la fis assoir, lui versais un verre d’eau fraiche avec quelques gouttes d’essence de citron qu’elle porta à ses lèvres et but à petites gorgées, pendant qu’avec un coton j’effaçais toutes traces de rimmel, démêlais et coiffais ses cheveux.
Je l’aidais à se lever, ôtais le voile et vis avec plaisir que l’onguent du vieux apothicaire avait très largement estompé les marques et lui fis revêtir une djellaba bleu ciel en lin très fin. Et lui fis faire quelques pas, je l’amenai vers la porte du jardin, la tenant par les aisselles pour qu’elle ne tombe pas et d’une main ouvris en grand la porte.
Elle entendit encore encore des « oh » d’exclamation, mais levant ses yeux vers les déambulatoires surplombant le jardin elle ne vit personne.
Elle tourna sa tête vers moi, ses yeux grands ouverts d’étonnement, exprimant une interrogation muette mais oh combien expressive !
C’est à ce moment-là que je sortis de ma poche une petite télécommande, stoppais d’une pression du pouce le brouhaha, et le remis en marche.
Elle comprit que tout cela n’était qu’une mise en scène et ses yeux se firent encore plus doux. Cet éclat dans ses yeux m’a mille fois payé de tout le travail de montage de sons que j’avais effectué depuis la veille.
Je l’accompagnais dans ma chambre et ce que nous fîmes sous la moustiquaire ne concerne que nous deux.
Désolé pour le lecteur……
Nuage said on
Juris, je me sens frustrée…qu’y a-t-il dans la chambre ?…:)
Mais j’espère avoir la suite du récit sur la soumission d’Aicha bientôt….
Nuage