Aurélie et le pont – Chapitre II – par François-Aurélie
in Art, Littérature
Chapitre II : La Connaissance de l’Autre
Elle était restée Aurélie. Peu à peu, elle prenait ses marques dans sa toute nouvelle vie. Elle s’était trouvée de quoi lire, notamment « Les sortilèges du Bondage Japonais » par Midori… Je lui avais proposé de la lecture plus « soft », sans grand succès. De toute façon, dans la journée, je ne pouvais pas voir ce qu’elle faisait ou lisait. La seule pièce équipée de caméras était celle qui contenait mon aménagement disons « spécial ». Elle l’intriguait beaucoup cette pièce. Et le rail équipé d’un treuil électrique commandable à distance qui courait au plafond aussi. Mais elle ne posait pas de questions, du moins pas encore, ça allait venir. Plusieurs fois je l’avais entendue discuter avec son Teddy
- « Il est gentil avec nous hein ? On est bien ici… Il ne faut pas qu’on fasse de bêtises »
J’ai passé les premiers jours à la rassurer et à l’interroger davantage : l’école, ses envies, etc.… Elle ne voulait rien de spécial Aurélie, juste pouvoir rester là. Elle se faisait toute petite – pas besoin de se forcer vu sa taille – et passait beaucoup de temps à ranger et s’occuper de mon appartement : il n’avait jamais été aussi propre. J’avais beau lui dire que je n’avais pas besoin de femme de ménage, il n’y avait rien à faire. Bon, il fallait lui changer un peu les idées et la faire sortir d’ici.
- « Si tu as des vêtements auxquels tu tiens, tu les mets de côté. Le reste, je vais le donner. Et on ira en acheter d’autres. »
Je commençais à comprendre comment elle fonctionnait. Comme je l’avais prévu, elle n’a gardé que le blouson que je lui avais offert quelques jours plus tôt. Je rigolais.
- « Si je donne tous tes vêtements avant qu’on en rachète, tu vas te retrouver toute nue ! »
Elle est devenue toute rouge « Je n’y avais pas pensé Monsieur » avant d’ajouter « Ce n’est pas grave, ici je suis bien avec vous». Merci. Mais on verra un peu plus tard pour te laisser en tenue d’Eve toute la journée. On a du chemin à faire avant d’en arriver là. A commencer par renouveler la garde robe. Avec son caractère et sa « position d’esprit » à mon égard, et bien, elle a juste fait les essayages de taille. Parce qu’elle était toujours d’accord avec ce que je lui choisissais. Pas évident d’ailleurs, ce n’était pas trop mon rayon les gammes de vêtements taille adolescente. La lingerie sexy, ce n’était pas pour tout de suite !
Elle était contente Aurélie. Peu à peu, la peur que je la ramène à Genève s’estompait. Son Teddy a eu droit à une revue de détail des achats. Elle a essayé toutes les tenues devant lui. Et donc devant moi par la même occasion. Ce n’était pas difficile de comprendre à qui s’adressait ce petit « spectacle ». Elle me faisait un numéro de charme Aurélie. Mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir rester le plus longtemps possible avec moi. Surtout ne pas avoir à revenir en arrière.
- « Tu as l’intention de nous montrer tes fesses toute la soirée Aurélie ? »
Je lui souriais en même temps. Elle est quand même devenue toute rouge.
- « Maintenant que Teddy et moi avons vu tous tes nouveaux vêtements – tu es très jolie d’ailleurs avec tout ça, ça te va très bien – va te préparer, te baigner et mettre ton pyjama, on va souper. »
Mon (petit) compliment était arrivé droit dans le cœur. Elle est devenue toute rose et a filé dans la salle de bains toute guillerette. Le pyjama – c’est elle qui l’avait choisi – c’est un « Hello Kitty », je ne savais même pas que ça existait ces trucs là… J’allais devoir me mettre à son niveau, parce qu’elle n’était pas capable de se mettre au mien. Et je ne pouvais pas exiger d’elle qu’elle se comporte du jour au lendemain en femme adulte.
Notre première semaine ensemble a été une parfaite réussite. Enfin, elle rigolait. Il était temps. Elle me disait « Oui Monsieur » tout le temps, mais je la poussais à prendre elle-même des décisions. Pas facile, elle avait du mal : la peur de décevoir, de mal faire.
- « N’aie pas peur Aurélie, si tu te trompes ou si tu fais une bêtise, je ne t’abandonnerais pas. Je te montrerai ce que tu aurais dû faire et tu seras punie, c’est tout… Tu comprends ? »
- « Oui Monsieur. »
Un silence. Un temps.
- « C’est comme dans le livre les punitions Monsieur ? »
Dans le livre, c’est du bondage. C’est différent. Je savais que cela allait être la « galère » pour lui expliquer tous les concepts. Au moins, elle n’avait pas l’air d’en avoir (trop) peur, c’était déjà ça.
- « Pour commencer, ce sera la fessée… »
La fessée, visiblement, ça lui allait. C’était un mot connu.
Elle n’a pas attendu longtemps pour venir, ladite fessée. Le dimanche soir qui suivait, après le bain quotidien et le repas, un verre est allé faire malencontreusement connaissance avec le sol de la cuisine.
- « J’ai cassé un verre ! »
A voir son air quand elle est venue m’annoncer ça, j’étais prêt à parier qu’elle l’avait fait exprès.
- « Tu sais Aurélie, si c’est une fessée que tu veux, tu n’es pas obligée de casser un verre pour l’avoir… »
Elle ne savait plus où se mettre la petite Aurélie. Elle était devenue toute rouge d’un coup. Je lui souriais, et oui, je suis un petit peu plus vieux que toi… Et j’en ai connu d’autres avant toi. Je lui ai fait signe de s’approcher de moi et sans quitter mon fauteuil de bureau, je lui ai mis sa fessée. Pas fort, juste pour la forme. Quand elle a eu fini de nettoyer ses bêtises dans la cuisine et qu’elle s’est posée sur le sofa pour lire, je la voyais me regarder par en-dessous. Elle était en train de cogiter, pas de lire.
- « Je peux vous poser une question Monsieur ? »
- « Oui bien sûr. »
- « C’est pour quoi faire les trucs là-bas ? »
Petite curieuse ! Les « trucs là-bas », c’était mes installations. Mon petit « donjon ».
- « Tu veux que je te montre ? »
Elle a dit « oui », mais elle n’était pas très rassurée. Je lui ai pris la main pour faire les quelques mètres qui nous séparaient de la pièce. Et je suis resté ultra soft. Je me suis contenté de lui passer des bracelets aux poignets et de les lui attacher au plafond – bras en l’air au-dessus de sa tête. Puis même opération avec les chevilles reliées au sol, mais avec les pieds écartés l’un de l’autre. Elle n’avait pas bougé, elle s’était laissé faire. Mais je la sentais un peu tremblante. Un peu de peur certes, mais surtout de curiosité. Je reculais pour la regarder.
- « Voilà Aurélie. Maintenant, je peux tout te faire et toi, tu ne peux pas te défendre. »
- « Vous allez me donner une autre fessée ? »
Je lui souriais. Franchement, ce n’était pas banal d’avoir une fille attachée comme ça, avec un pyjama rose « Hello Kitty »… J’étais en train de m’embarquer dans une histoire pas possible moi. Bon François, celle là tu la mets au lit et tu cherches dans ton carnet d’adresse une soumise, tu l’attaches et tu lui fais sa fête, ça te remettra les idées en place !
- « Elle ne t’a pas suffit la fessée de tout à l’heure ? »
- « Euh… Non… Enfin si, je veux dire Monsieur. »
- « Sinon, j’ai des martinets ou des fouets même, si tu préfères… Mais ça serait dommage, ça va abîmer ton joli pyjama… »
Là, elle est devenue plutôt muette. Il faut dire que pour donner plus de « poids » à ma phrase, j’avais sorti un fouet d’une armoire.
- « Alors Aurélie ? C’était suffisant la fessée ou je passe au fouet ? »
- « C’était bien la fessée Monsieur. »
- « Bien ou suffisant… Ou les deux ? »
Elle était de nouveau rose. Petite hésitation avant de me lâcher un « Les deux ». Je l’ai détaché. Elle a dû se retenir à mon bras, elle n’était plus très assurée sur ses jambes. Même si le fouet avait disparu de son champ de vision. Je me suis penché vers elle pour la soulever contre moi. Elle a passé d’instinct ses bras autour de mon cou et je l’ai amené comme ça jusque dans son lit, en prenant le Teddy sur le sofa au passage.
- « On va arrêter là les émotions fortes. Maintenant, tu lis ce que tu veux et tu n’éteins pas trop tard… Bonne nuit »
- « Bonne nuit Monsieur »
Avec le devenu rituel « bisou dans le lit ».
Il fallait vraiment que je me renseigne pour savoir jusqu’à quel âge on pouvait signer à la Légion Étrangère. Cela pouvait peut-être servir. J’ai 39 ans, elle a 16 ans. Et moi, mon « truc », c’est le BDSM et autres délices du même genre. Cherchez l’erreur. Le premier qui trouve gagne un diner en tête-à-tête avec le Divin Marquis. Et moi, si je continu avec Aurélie, c’est un aller simple pour l’enfer que j’allais gagner. Et je fais quoi maintenant ? Je vais la réveiller et je lui dis : « Habille toi, je te ramène à Genève ». Attendre demain matin ? Pas mieux. Et ça risquait de ne pas lui plaire comme idée à la petite. Sans compter que son Teddy allait me faire la gueule. Conclusion : tu t’es mis tout seul comme un grand dans la mouise, et donc, tu te débrouilles pour en sortir. Ou pas. Bon, je vais me dégommer deux ou trois vodkas bien tassées, et je vais me coucher.
Je n’ai même pas eu le temps de profiter de la première. J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête comme disait l’autre. Une toute petite voix a interrompu mes pensées
- « J’ai mal au ventre, je n’arrive pas à dormir… »
Il m’a quand même fallu plusieurs minutes pour comprendre. Finalement, la Légion Étrangère, j’allais signer dès le lendemain à l’aube. Et direction n’importe où, pourvu qu’il y ait de l’animation. Cela ne pouvait de toute façon pas être pire qu’ici.
A part du Paracétamol, je n’ai rien moi pour toi ici ma petite. Je cherchais sur Internet la pharmacie de garde la plus proche.
- « Mets toi sur le sofa avec une couverture, je reviens »
- « Merci. »
Et bien, ils avaient des médicaments spéciaux pour « règles douloureuses ». Première nouvelle, mais bon à savoir. Par contre, il m’énervait le pharmacien avec ses questions du genre « C’est la première fois que ça arrive ? » … Je n’en sais rien moi mon gars, comment t’expliquer le truc ?
- « Non. C’est assez fréquent. »
- « Elle a quel âge ? »
- « 16 ans »
- « Elle prend la pilule ? »
- « Euh… Non. Enfin, je ne sais pas… »
- « Vous devriez lui prendre un RDV avec un médecin ou un gynécologue quand même… »
J’ai apprécié le « quand même » à sa juste valeur. Là François, tu viens de passer pour un « père indigne » et pour un gars complètement paumé. J’ai pris deux boites de son remède miracle. Oui, j’ai compris, il faut lire la notice avant. Merci quand même.
Rien de spécial sur la notice en dehors d’une liste de deux cent cinquante contre indications et effets indésirables possibles. Au moins. Elle avait la larme à l’œil la petite.
- « Tiens Aurélie. Prends ça. »
- « Merci… »
- « Tu as très mal ? »
- « Oui. »
- « Tu veux que je te porte dans ton lit ? »
- « Oui. Mais tu restes un peu avec moi s’il te plait… »
Je ne savais pas qu’on se tutoyait maintenant. Je n’ai pas relevé. Une fois couchée, elle a prit ma main pour la poser sur son ventre à travers l’édredon. Cela avait l’air au moins aussi efficace que les médocs du donneur de leçon de morale, elle s’est vite endormie, tout sourire. Par contre moi, impossible de partir, elle avait une poigne de fer la petite. Tant pis, je me suis couché à côté d’elle, et je me suis aussi endormi peu de temps après.
Au réveil, c’était clair dans ma tête. Ce ne serait pas la Légion, ce serait Aurélie. Cela fait plus de vingt ans que tu t’amuses François, maintenant c’est ton tour. J’ai appelé mon patron
- « J’ai quelqu’un de malade chez moi, je ne peux pas venir aujourd’hui. »
J’ai apporté le médicament et le petit déjeuner dans sa chambre. Je me faisais du souci. J’ai été soulagé de l’entendre me dire que ça allait « un peu mieux ». C’est sûr, ça me changeait de mes habitudes. Elle allait me rendre cinglé cette fille.
Et ce n’était que le premier « souci ». Il y a eu tout plein de petits bobos à soigner et tout plein de petits chagrins à consoler. Elle en profitait un peu, c’était certain. Mais finalement, ce n’était pas désagréable de s’occuper d’elle comme ça en permanence. Elle avait repris tout naturellement le vouvoiement dès le lendemain. J’avais compris qu’elle ne me tutoyait que quand ça allait vraiment mal. Et elle avait à peu près compris qu’elle pouvait compter sur moi. Quoiqu’il (lui) arrive, j’étais là pour elle. C’est certain que ça devait la changer. Elle passait d’une atmosphère quasi haineuse où personne ne faisait attention à elle, à une écoute permanente et quelqu’un qui (enfin) s’occupait d’elle. Sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre. Et qui la protégeait de l’extérieur. Je ne l’enfermais pas, au contraire, mais je la protégeais. On apprenait à se connaitre. Dans ces conditions, ça allait bien sûr nettement plus vite que lorsque je recevais une soumise pour une séance – aussi longue soit-elle – on ne pouvait pas comparer. Et quand on apprend à se connaitre, et bien il faut savoir faire face à toutes les questions
- « Vous avez une copine Monsieur ? »
J’avais remarqué que ce sujet la taraudait un peu. Vu le temps que je passais avec elle, en dehors de me « taper » une fille au bureau – ce qui n’était pas le cas — je ne voyais pas trop comment « caser » une copine dans mon emploi du temps…
- « Non. »
- « Pourquoi ? »
Bonne question. Et bien sans doute parce que tu as pris toute la place de disponible dans ma vie.
- « Parce que je préfère m’occuper de toi Aurélie. »
Le Teddy en est tombé à la renverse. Et elle pas loin. Je lisais sur son visage au fur et à mesure qu’elle analysait l’information que je venais de lui donner. Et elle en rosissait petit à petit. Bien sûr, elle avait déjà essayé de m’allumer deux ou trois fois, mais sans succès. Elle avait laissé tomber. Elle était de toute façon nettement plus à l’aise en fille paumée à qui il manquait un « bras protecteur », plutôt qu’en allumeuse. Mais là, le « pas de copine parce que je préfère m’occuper de toi Aurélie » n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde.
- « Moi je suis amoureuse de vous. »
Ça, je le sais ma petite, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Comme je continuais à lui sourire tout en restant muet, elle a tenté un petit coup de poker
- « Je pourrais alors dormir dans votre lit Monsieur ? »
- « Non Aurélie. Dormir dans mon lit, ça se mérite… »
Elle était déçue. Mais comme elle est intelligente, elle a fait le rapprochement entre le « donjon », les livres et le lit. Ou presque. Enfin, il devait bien y avoir un lien. C’était le mot « mérite » qui l’avait interpellé. Je la voyais venir. On allait rire. Elle s’est levée et, sans doute en prenant son courage à moins deux mains, elle est venue se planter devant moi. C’était le soir après le repas – toujours le moment où l’on parlait le plus tous les deux. En un rien de temps, le pyjama (un nouveau avec des petites fleurs) s’est retrouvé par terre. J’avais laissé mes yeux plantés dans les siens et lui souriais en permanence.
- « Je… Je sais faire plein de trucs Monsieur… »
Elle n’était pas très à l’aise pour quelqu’un qui se vantait de savoir faire « plein de trucs ».
- « Ah oui ? Et bien montre moi … »
Il ne s’est pas passé grand-chose. Elle a juste fait un pas en avant, elle était maintenant avec une jambe contre mon genou. J’avais déjà vu mieux comme « truc ».
- « Ramasse ton pyjama et rhabille toi. Tu es très jolie Aurélie, mais pour tes « trucs », tu reviendras un peu plus tard… »
Elle était rouge – de honte. Elle en a même pleuré. Elle a ramassé son pyjama, mais ne s’est pas rhabillée. Trop honte. Elle a juste couru se réfugier dans sa chambre, et se planquer sous sa couette. Elle en avait laissé sa porte ouverte, tellement elle était pressée de se « cacher ». La leçon n’était – à mon goût – pas finie. Je suis allé la rejoindre dans sa chambre et j’ai tiré l’édredon au sol. Puis le pyjama a suivi. Le Teddy ne lui était pas d’un grand secours, il était aux abonnés absents.
- « Je t’avais demandé de te rhabiller Aurélie. Je n’aime pas du tout quand tu ne fais pas ce que je te dis de faire. »
Je l’ai couché en travers de mes genoux et là, elle a senti ce que c’était qu’une fessée. Une vraie. Puis je l’ai prise par le bras et l’ai entrainé dans ma chambre.
- « Tu voulais dormir dans mon lit, ce n’est pas possible. Par contre, tu vas dormir dans ma chambre, ça te fait plaisir j’espère ? »
- « Oui Monsieur »
Elle était toute blanche, pleurnichait sans cesse et ses fesses devaient la brûler correctement. Elle a fait connaissance avec le premier collier de sa vie. Collier relié à un des pieds du lit. Chaine courte.
- « Tu dors ici par terre. Et je ne veux pas t’entendre. C’est compris ? »
- « Oui Monsieur »
- « Bien. »
- « Je dors toute nue sans couverture Monsieur ? »
- « Aurélie… Je viens de te dire : je ne veux pas t’entendre. C’est clair non ? »
Du coup, elle a fait « oui » de la tête sans oser ouvrir la bouche. J’ai fixé la chaine. « Bonne nuit Aurélie », et n’oublie pas :
« Si tu fais ce que je te demande, tu peux être sûre et certaine que ça va me faire plaisir… »
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